mercredi 2 novembre 2011

Istanbul: Pourquoi tant de chats et si peu de chiens?


Les chats et les chiens errants, spectacle ordinaire dans les pays Orientaux, fait partie pour les français de l’exotisme d’Istanbul.
Constantinople - Chiens des rues (carte postale)
. « Celui qui garde un chien chez lui, son œuvre diminuera chaque jour d'un qirât, sauf s'il s'agit d'un chien gardant les cultures ou un chien de chasse. »
. « Les Anges n'entrent pas dans une maison dans laquelle il y a un chien [...] »
On trouve dans le Coran nombres de citations dénigrant les canidés. C'est certainement la raison pour laquelle le chien n’a  pas le statut occidental d’animal de compagnie,  à Istanbul ou dans la plupart des villes et pays où la religion musulmane est forte. Le court-métrage Chienne d’Histoire de Serge Avedikian (français d’origine arménienne), primé à Canne en 2010, rappelle le traitement réservé à ces bêtes par les stambouliotes. Un extrait ici: http://youtu.be/IN8sxQVdI7Y
Et voici la manière très particulière dont Istanbul s’est un jour débarrassée de « ses » chiens. Durant des siècles, nombreux et bruyants, ils erraient dans la ville. Étant jugés comme impures, inutiles et source de nuisance, on chercha des solutions. Des experts français furent même appelés à la rescousse. Finalement en 1910, ce n’est pas moins de 40.000 (j'ai pu lire aussi 60.000) chiens des rues qui furent déportés vers l’île Sivri (Oxia). Cette île inoccupée, fait partie de l’archipel des Iles des Princes dans la Mer de Marmara. On raconte que des mois durant, on pouvait entendre l’écho des larmoiements des chiens laissés à l’abandon. Je ne sais combien de temps cela a pris, mais il n’y a aujourd’hui plus de chien sur Sivri et les seuls chiens remarquables dans la cité-même sont ceux du Topkapi (normalement « i » sans accent !).
C’est donc bien le chat qui "a droit de cité" à Istanbul! Mahomet possédait des chats. On sait même le profond respect avec lequel il les traitait. D’ailleurs la loi islamique interdit explicitement de les tuer. En effet dans la tradition orientale, l’animal est associé au Paradis.

photos de moi... ;o)
A Istanbul comme dans beaucoup de villes du Proche-Orient, le félin est omniprésent. Ils jouent devant les boutiques, reniflent les papiers gras (pourtant assez rares sur les trottoirs d'Istanbul), sont nourris à la tombée de la nuit de quelques restes par les autochtones, et semblent profiter d’une bienveillance constante de la part de la population. A chaque coin de rue, un beau matou qui se faufile par une porte entrouverte ou une portée de 4 à 6 chatons attendant le retour de la maman ou encore un minou qui vous surveille du coin de l’œil. Ils sont si beaux et si gracieux, que j’ai bien peur que mon fils n’ait raison de moi et finisse par en obtenir un.

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