dimanche 11 septembre 2011

De la poésie pour accepter le monde


Prix du Scénario Cannes 2010, Poetry de Lee Chang-dong, est un joli film. Un film doux pour un monde rude. Nous avançons avec Mija, grand-mère coréenne en quête de poésie. La poésie, elle veut l’écrire, souhaite comprendre où sont restés suspendus tous les mots, toute l’inspiration qui pourrait l’aider à enfin livrer son poème.
Et ainsi elle semble spectatrice du monde, des gens, du vieil homme riche et handicapé chez qui elle fait des ménages et même de son petit-fils ingrat, qu’elle élève parce que la maman ne peut s’en charger. Alors que la maladie d’Alzheimer la prive petit à petit de mot, elle s’inscrit dans un cours de poésie. Mija est aussi insondable et insaisissable que les mots et la poésie qu’elle cherche à (r)attrapée. Mija c’est la dignité dans l’adversité, la lucidité cachée derrière la naïveté. Devant l’horreur qu’a commis son petit-fils, devant certaines situations sordides ou triviales et dans la maladie, Mija subtilement interprétée par Yun Jung-hee, avance gracieuse et élégante. Sans montrer son degré d’implication et sans que l’on puisse rien soupçonner de la manière, elle fait ses choix et règle les soucis. Et l'on comprend que la poésie est indispensable en ce monde.

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