Prix du
Scénario Cannes 2010, Poetry de Lee
Chang-dong, est un joli film. Un film doux pour un monde rude. Nous
avançons avec Mija, grand-mère coréenne en quête de poésie. La poésie, elle
veut l’écrire, souhaite comprendre où sont restés suspendus tous les mots,
toute l’inspiration qui pourrait l’aider à enfin livrer son poème.
Et ainsi elle semble spectatrice du monde, des gens,
du vieil homme riche et handicapé chez qui elle fait des ménages et même de son
petit-fils ingrat, qu’elle élève parce que la maman ne peut s’en charger. Alors
que la maladie d’Alzheimer la prive petit à petit de mot, elle s’inscrit dans
un cours de poésie. Mija est aussi insondable et insaisissable que les mots et
la poésie qu’elle cherche à (r)attrapée. Mija c’est la dignité dans
l’adversité, la lucidité cachée derrière la naïveté. Devant l’horreur qu’a
commis son petit-fils, devant certaines situations sordides ou triviales et
dans la maladie, Mija subtilement interprétée par Yun Jung-hee, avance
gracieuse et élégante. Sans montrer son degré d’implication et sans que l’on
puisse rien soupçonner de la manière, elle fait ses choix et règle les soucis.
Et l'on comprend que la poésie est indispensable en ce monde.
Très bel article..
RépondreSupprimermfh
Merci chère MFH! bise
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